Ligue 2/ EA Guingamp. Blessés au corps, pas à l'âme
16 janvier 2013 - Réagir à cet article .Réduire le texte Réduire le texte Agrandir le texte Agrandir le texte L'article au format PDF Imprimer cet article Ajouter cet article Réagir à cet article Envoyer l'article à un ami . Ils sont quatre et même cinq depuis la blessure de Grégory Cerdan. Touchés, blessés mais pas coulés, Dorian Lévêque, Paul Babiloni, Baïssama Sankoh et Mamadou Camara rongent leur frein mais veulent garder le moral. Parce que le mental, aussi, participe à la guérison d'un sportif.
Dorian Lévêque
: «Dur de
ne pas savoir»
Son cas est le plus épineux. Opéré le 18juin de sa cheville droite, Dorian Lévêque est repassé sur la table le 9juillet, en urgence, à cause d'un staphylocoque contracté lors la première intervention chirurgicale. Son dernier match de football remonte au 18mai. Huit mois d'inactivité. Une éternité quand on a 23 ans. «Le plus dur a été de ne pas savoir», confie le latéral gauche, obligé d'attendre début août pour qu'on lui décèle un début d'algodystrophie. Comprenez, un syndrome inflammatoire articulaire dont on ne sait jamais quand on va s'en remettre. «Dans le foot, c'est comme dans la vie: lorsque l'on ne sait pas où l'on va, c'est difficile», confie le joueur, pensionnaire du Centre de rééducation fonctionnelle (CERS) de Saint-Raphaël durant douze semaines. Selon qu'il était dans un «cercle vicieux» ou dans un «cercle vertueux», son moral a suivi une courbe sinusoïdale. «Quand on sent qu'il y a de l'amélioration, ça va forcément mieux dans la tête. Mais lorsque la douleur est là, vous avez beau avoir le moral, la douleur vous rattrape.» Depuis sept semaines, Dorian court enfin. D'ici une dizaine de jours, il reprendra l'entraînement collectif mais pas question de se fixer encore une date de reprise. «Disons que j'espère seulement rejouer avant la fin de la saison. Sur le plan mental, j'ai appris sur moi-même mais je me serais bien passé de cette épreuve». Paul Babiloni:
«J'ai recommencé à courir!»
Sa saison s'est arrêtée le 28septembre à Nîmes, à l'occasion de sa septième titularisation d'affilée. «J'étais content de mon début de saison», sourit pourtant l'arrière latéral qui fête aujourd'hui ses 22 ans. Déjà victime d'une rupture du ligament croisé du genou il y a trois ans, quand il n'était qu'amateur à En Avant, Paul Babiloni a, lui aussi, vécu une période de flou, sans aucun diagnostic précis auquel se raccrocher. D'une simple douleur aux adducteurs, il s'est vu signifier un déséquilibre postural ayant entraîné une pubalgie. «Une grosse pubalgie avec, en plus, un tendon de l'adducteur abîmé», explique-t-il. Au total, il lui fallut un bon mois pour savoir. «Ça a été une période un peu pénible, jusqu'à ce que je me fasse opérer le 7décembre à Bordeaux.» Dès lors, Paul a pu poser enfin les bases d'une guérison. «J'ai recommencé à courir jeudi dernier», savoure-t-il, finalement moins touché moralement qu'il y a trois ans quand la question de le conserver tarauda les dirigeants guingampais. «Ils m'ont finalement gardé sous statut amateur et l'année suivante, je signais pro.» Mamadou Camara
: «Les autres, eux, progressent»
À Niort, son club formateur, Mamadou Camara n'avait connu qu'une seule blessure musculaire. «Depuis un an et demi que je suis à Guingamp, j'en suis à trois. Et toujours à la même jambe, la gauche», soupire le défenseur polyvalent. La plus dure à digérer fut la deuxième, l'an dernier, quand ses ischios le lâchèrent trois jours seulement après sa reprise avec le groupe. «Là, il y a eu une petite phase d'abattement», consent-il. En novembre, c'est une «belle déchirure» aux ischio-jambiers qui est venu le stopper dans son élan, «alors que je commençais tout juste à jouer». La vie de remplaçant devient alors encore plus difficile à vivre. «Pendant que je ne m'entraîne pas, les autres, eux, progressent», confie-t-il. Face à une telle accumulation de malchance, Mamadou Camara a donc choisi de «vivre au jour le jour». En espérant seulement que la «poisse» le laisse enfin tranquille. Baïssama Sankoh: «J'ai reçu beaucoup de soutien»
Sa saison a basculé contre Istres, le 3décembre, en tout début de seconde mi-temps. «J'ai tout de suite entendu craquer», raconte Baïssama Sankoh, évacué du Roudourou sur une civière. Si la fracture du péroné droit était acquise, encore fallait-il savoir si les ligaments de la cheville étaient touchés. «Finalement, c'était moins pire que je ne le craignais même si on m'a tout de suite parlé d'un arrêt de deux à trois mois. Heureusement, j'ai eu beaucoup de soutien, de la part de ma famille, de mes proches et aussi des autres joueurs.» Lionel Mathis, pour avoir vécu pareille blessure, l'a rassuré le premier. «Il m'a dit que ça ne serait pas trop long.» Malgré l'adage qui dit qu'on se blesse toujours au mauvais moment, «Baïsse» s'est donc raccroché à sa nature «joyeuse et positive». Son attelle sera mise au clou demain. «La cheville a dégonflé, il y a de l'amélioration tous les jours.Je veux me dire que c'est un mal pour un bien et que je reviendrai plus fort.» Laurent Rivier
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