Football. Didot : « Avancer malgré tout »
Pour Sylvain Didot, préparer son équipe pour affronter Lens dans les conditions actuelles n’est pas chose aisée...Pour Sylvain Didot, préparer son équipe pour affronter Lens dans les conditions actuelles n’est pas chose aisée...Lens
A deux jours de la réception de Lens, samedi, et quelques heures après les obsèques de Nathaël Julan, Sylvain Didot est revenu sur le contexte particulier de cette rencontre.
Comment vont vos joueurs ? On peut avoir une vue globale, mais individuellement c’est difficile de prendre le pouls de chacun. Certains se livrent plus ou moins. Je les vois à travers les séances mais je ne sais pas comment ils sentent quand ils rentrent chez eux. Ça fait quelque temps que ça dure, ce n’est jamais facile à vivre. On aura une partie de la réponse ce week-end et durant les semaines qui suivront. La vie continue, il faut repartir, avancer malgré tout. Et je pense qu’ils ont besoin de retrouver la compétition. On a besoin de retrouver ce qu’on fait au quotidien pour évacuer.
Tenez-vous compte de l’état émotionnel des uns et des autres pour composer votre groupe ? Comme pour tout événement spécial, même autre qu’un décès, on tient compte de l’état émotionnel des joueurs. C’est une nécessité.
Voudront-ils se sublimer ? C’est une évidence. Après, le réussir, se transcender, aller au bout des choses… Mais l’envie sera là, j’en suis sûr, pour rendre le plus bel hommage à Nathaël Julan sur le terrain.
Vous n’avez pas joué depuis un mois, est-ce un nouveau départ ? Lens est dans le même cas que nous. On est habitué à ces périodes où il y a moins de matchs. Je pense que les joueurs ont hâte de reprendre la compétition.
Pour le jeune entraîneur que vous êtes, la situation n’est pas forcément facile à gérer… C’est une chose à laquelle on ne peut pas s’attendre. On a les émotions des joueurs et de tout un club à gérer, c’est une sacrée épreuve. Avec toutes les répercussions que ça peut avoir, pour la famille du joueur en premier lieu. C’est difficile de prendre du recul.
L’affiche semble presque secondaire… Depuis 15 jours, on s’entraîne mais la capacité d’écoute et de concentration est perturbée. Je me suis adapté à ça et on a fait pour le mieux.
Le communiqué de la famille Julan, dans lequel celle-ci invite plusieurs personnes à ne pas se rendre aux obsèques, dont vous-même, le président Bertrand Desplat et l’attaquant Yannick Gomis, a-t-il perturbé le groupe ? On en a parlé entre nous. On respecte totalement la volonté de la famille. Dans ces circonstances, il ne sert à rien de polémiquer.
C’est quelque chose que vous expliquez par la douleur de la famille ? Sûrement.
Comment Yannick Gomis a-t-il vécu cela ? Il a été marqué. Mais on l’a bien entouré. C’est un garçon extrêmement gentil. On en connaît la raison, je pense que c’est pardonné de sa part.
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