EXPLICATIONS DE GRAVELAINE SUR SA DECISION DE SE SEPARER DE DIDOT
Xavier Gravelaine, le Directeur sportif d’En Avant Guingamp, a expliqué le remplacement de l’entraîneur Sylvain Didot par Mécha Bazdarevic par une quête d’expérience pour atteindre « les objectifs élevés du club ». Il « assume » seul une décision dont il a seulement « informé » son président, Bertrand Desplat. Et met une forte pression sur les joueurs. Un peu plus de cinq heures après un communiqué annonçant le remplacement de Sylvain Didot par Mécha Bazdarevic à la tête de l’équipe professionnelle d’En Avant Guingamp, le club organisait une conférence de presse, ce dimanche, à 16 h avec le Directeur sportif, Xavier Gravelaine comme unique interlocuteur. En voici l’essentiel.
Qu’est-ce qui a motivé votre décision ? Ça fait 4-5 mois que je suis là. Après, j’ai analysé la situation, en tenant compte de l’ambition élevée du club. Il y a eu une analyse cette semaine. On a été très déçu du premier match car on avait annoncé une ligne directrice élevée, qui ne concernait pas que l’entraîneur. Après avoir discuté avec le président, j’ai pris mes responsabilités. J’ai considéré que pour atteindre l’objectif élevé qu’on s’est fixé dans les 3 ans, Sylvain (Didot) n’était pas l’homme de la situation. Ça n’a rien à voir avec l’homme. Ma décision était prise depuis jeudi. Je mets tous les atouts en place pour qu’on retrouve l’ADN d’En Avant. On peut perdre des matchs, mais ce qu’on avait vu contre Niort est très désagréable pour tout le monde. Ce n’est pas seulement la faute de l’entraîneur, mais j’ai estimé qu’il n’était pas en situation d’atteindre les objectifs.
Pourquoi n’avoir pas changé en mai ? N’est-ce pas du temps perdu ? Non, il fallait analyser. Il nous faut plus d’expérience. On a construit un groupe intéressant, auquel on croit.
Qu’en est-il du staff ? Y a-t-il une décision de prise ? Oui, bien sûr, tout le monde reste en place. Mécha (Bazdarevic) va arriver avec un préparateur que je connais très bien, Armand Sène. C’était une nécessité, car il y a beaucoup de blessés. Mais Ronald Thomas reste entraîneur des gardiens et Fred Bompard et Thibaut Giresse restent adjoints.
À lire sur le sujet Didot remplacé à la tête d’En Avant Guingamp par Bazdarevic Qu’en est-il de Sylvain Didot ? Je lui souhaite bon vent. De notre côté, il faut qu’on avance. Je connais En Avant Guingamp depuis longtemps, il faut retrouver son ADN. J’ai une petite boule au ventre quand, après six mois, on fait un départ comme ça. Tout le monde est fautif. Je ne souhaite pas ressortir sous les sifflets comme après le match raté contre Niort. On n’a pas de bons résultats depuis longtemps. On mérite mieux.
Le match de Niort a-t-il été le déclencheur ? Non. Mais on est passé à travers. On avait aussi le match en main à Nancy, c’était un match bizarre. Tout le monde doit comprendre qu’on a des objectifs élevés. On veut retrouver des choses qui ressemblent plus à ce qu’est l’ADN de Guingamp.
Cinq entraîneurs en deux ans, c’est aussi l’ADN d’En Avant ? J’ai eu l’occasion de discuter avec Jacques Rousselot (le président de Nancy, NDLR). Lui qui est président depuis 32 ans me disait qu’il n’avait pas bougé pendant longtemps et qu’en un an et demi, il avait eu quatre entraîneurs. Le foot change. C’est aussi la vie de tous les jours de toute entreprise. Là, l’objectif est clair (la montée). J’ai dit deux ans au début, mais si on peut monter dès cette année… Et pour ça, il va falloir mettre de la sueur partout. Ce n’est pas seulement se battre. Le club a beaucoup grandi, les joueurs sont bien contents de jouer à En Avant, mais, maintenant, il faut donner, donner. On est en droit, administrateurs, sponsors, dirigeants, de recevoir un peu plus (sous-entendu de la part des joueurs). On a besoin d’avoir des résultats et une manière avant les résultats. Il est temps de recevoir. Et autre chose que des résultats purs.
La question du remplacement d’entraîneur s’est-elle posée en mai ? Non. Quand j’ai accepté la mission en mars, la donne était celle-là. Il (Didot) manque d’expérience. Maintenant, on voudrait en recevoir. Cette décision, c’est mettre la puce à l’oreille à tout le monde. Ce n’est pas que Sylvain. Je souhaiterais voir une autre attitude, de la part de tout le monde. J’ai estimé que ça manquait d’expérience pour aller chercher ce que je voulais. Je ne sais pas si j’aurai raison mais je l’assume. Sans mettre de pression inutile. EAG est un grand club, doté de grands moyens, il est temps qu’on reçoive davantage.
Vous comprenez que le timing interroge ? Oui, mais dans toutes les entreprises, ça arrive. Je prends mes responsabilités, en accord avec mon président. Mieux vaut changer de stratégie que d’attendre. Je n’ai rien contre l’entraîneur mais j’ai estimé que le changement était nécessaire. Mais ça ne veut pas dire que ça exonère tout le monde. Ça veut dire que tout le monde doit se mettre au travail. Pour l’instant, c’est brouillon. Il faut se mettre à gagner pour avoir raison.
En Avant, ce sont aussi des valeurs humaines. Sont-elles respectées vis-à-vis d’un entraîneur quand on le confirme en mai et qu’on le remplace après deux matchs ? Encore une fois, je suis à un poste où je dois prendre des décisions et je ne l’ai pas prise à chaud. On peut avoir des valeurs familiales mais au poste où on est nous, on doit prendre des décisions. C’est toujours délicat quand vous virez quelqu’un. Moi aussi j’ai été viré alors que j’avais l’impression d’avoir fait quatre ans très bien. Ça fait partie du jeu. Et quand ils embrassent cette carrière-là, ça fait partie du package. Je souhaite terminer ma carrière de dirigeant sur une montée.
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